Production dans le monde
Aujourd’hui, Madagascar représente environ 80 % de la production mondiale. Cependant, la qualité de la vanille malgache s’est, elle, dégradée ces dernières années. Cueillie immature pour éviter les vols et mise sous vide pour sécher, la gousse malgache a perdu en saveur.
Selon le rapport Cyclope, bible des matières premières agricoles, le prix moyen des gousses de Madagascar, qui produit 80% de la vanille mondiale, est passé de 50 dollars en 2012 (42,6 euros) à presque 500 dollars le kilo en 2016 (426 euros). Un rebond spectaculaire après l’effondrement que le marché avait connu en 2004. En cause, le mauvais temps et les cyclones qui ont mis en péril la production. En début d’année, le cyclone Enawo a détruit jusqu’à 30% de la récolte de vanille malgache. La vanille est une épice rare : on dit que la production couvrirait à peine 10% de la demande mondiale.
La Suisse a importé 42 856 kilos de vanille en 2006.
Origines et espèces de vanilles
Le vanillier, est une orchidée tropicale sauvage originaire du Mexique, consommée par les aztèques, et très délicate se présentant sous forme de liane. C’est la seule orchidée dont le fruit est comestible. Elle nécessite une plante support jouant le rôle d’ombrière et pousse dans des régions tropicales humides en sous-bois. Ses fruits, appelés gousses, produisent une épice portant aussi le nom de vanille.
La serre du jardin botanique de Bâle est spécialisée dans la culture des orchidées. Dans la famille des orchidées, 110 sont du genre « vanille ». Seules trois d’entre elles sont cultivées à des fins commerciales : la « vanilla pompona » ou« vanillon » ou « vanille banane » (peu de production, très faible rendement, taux en vanilline faible), la « vanilla Tahitensis » ou vanille de Tahiti (peu de production, faible teneur en vanilline et son arôme fortement anisé) et puis celle qui représente l’essentiel des cultures, la « vanilla planifolia » (taux important de vanilline naturelle).
Culture de la vanille
La multiplication se fait par bouturage, il faudra attendre 3-4 ans avant qu’un pied de vanille donne ses premiers fruits, l’espérance de vie d’un vanillier est un peu plus d’une dizaine d’années.
La préparation de la vanille se déroule sur une période d’environ six mois. Elle demande beaucoup de patience, de la rigueur et du savoir-faire, car elle consiste à favoriser le développement de l’arôme et à rendre la gousse apte à une longue conservation. Le vanillier a besoin d’un climat tropical, humide et chaud (18 à 35°C le jour et 15 à 30°C la nuit).
L’orchidée vanille est une liane qui a besoin de l’ombre et du support d’un autre arbre pour se développer. Dans les cultures, elle sera par exemple mélangée au poivrier ou à l’acacia. La plante adore la lumière, mais pas le soleil direct(20 000 0 35 000 lux), du 15 février au 15 novembre, entre 11h et 18h. Les hivers sombres sous nos latitudes peuvent compromettre sa floraison.
Il peut naturellement atteindre jusqu’à 10 mètres de hauteur. Pour ne pas devoir monter trop haut lors de la récolte, il est important de guider la liane pour qu’elle ne monte pas trop haut.
Elle pousse naturellement dans des sols riches en humus des vallées profondes et humides. L’arrosage se fait 1-2 fois par semaine avec de l’eau non calcaire. Une pulvérisation journalière sur le feuillage, les racines aériennes permet de maintenir une bonne hygrométrie.
Floraison et pollinisation manuelle
Il faut attendre en moyenne deux à trois ans avant que la liane puisse produire ses premières fleurs. La Vanille doit mesurer plus de 3 mètres pour fleurir…mais la floraison n’est qu’éphémère (quelques heures par fleur). Les plants fleurissent successivement pendant 2 à 3 mois pour une période comprise entre juillet et septembre et ceci une fois par an. En dehors de son pays d’origine, la fleur de vanille doit être fécondée manuellement. C’est un travail d’observation quotidien pour le cultivateur car elle ne fleurit qu’un seul jour durant une période s’étalant sur environ 2 mois. Il faut procéder à la pollinisation très rapidement : « les fleurs de vanille ne reste qu’un jour. On a donc très peu de temps pour procéder à la pollinisation. On aura alors une seule gousse par fleur, ça représente beaucoup de travail »explique Sebastian Leuzinger, botaniste à l’Institut de botanique de l’Université de Bâle. Toutes les fleurs ne s’ouvrent, heureusement, pas en même temps. Elle consiste à abattre délicatement le rostellum avec une épine, puis d’exercer une légère pression sur la fleur pour que le pollen saupoudre et féconde les organes femelles. L’opération doit être réalisée le jour même de la floraison sur les fleurs les plus vigoureuses de l’épi. La fleur s’épanouit dès le lever du soleil et ne dure que quelques heures. Le « mariage » doit donc s’effectuer rapidement le matin. Précision et rapidité sont de rigueur, car il y a des centaines de milliers de fleurs dans la plantation. Il faut marier le plus de fleurs possibles afin d’obtenir une bonne récolte de gousses.
Récolte et traitement
Huit à neuf mois après la pollinisation, c’est l’heure de la récolte. Les gousses encore vertes subissent une série de traitements qui vont enclencher le processus de formation des arômes.
Le premier traitement de la vanille verte est l’échaudage qui consiste en une immersion courte d’environ 3 minutes dans de l’eau chaude à 62 degrés afin d’arrêter toute évolution organique.
Suit l’étuvage : on maintient les gousses au chaud et à l’humidité pendant 24 à 72 heures. Ensuite, les gousses sont drapées dans des couvertures de jute afin de suer et perdre une partie de son humidité. Après 1 à 2 jours, ce processus provoque une fermentation qui donne à la vanille un aspect brunâtre.
Elles passent ensuite 2 semaines à quelques mois de séchage au soleil afin de stopper tout processus de fermentation, puis à l’ombre, jusqu’à obtenir un taux de 18 à 20% d’humidité.
Les gousses sont ensuite calibrées, rassemblées en bottillons selon leur qualité et leur longueur, et conservées dans des malles en bois ou fer blanc pour la période dite d’affinage, durant laquelle les arômes de la vanille vont se développer. Au final, 1 kg de vanille verte donne quelque 250 g de vanille sèche. Il faudra environ 5 kilos de vanilles vertes pour obtenir 1 kilo de vanilles traitées.
Conservation
Idéalement les gousses de vanille se conservent au sec, à l’abri de la lumière et de l’air. Elles ne supportent pas les écarts de température trop brusques.
Sources
http://www.goussevanille.com/production.php
https://www.planetoscope.com/Flore/1345-production-mondiale-de-vanille.html
http://www.soa-lavanila.com/spip.php?article23
http://www.tahiti-vanille.com/floraison-mariage-tahiti-vanille-pxl-11_16_61.html